mardi 10 avril 2007

La réforme des concours, une anticipation ? par Annie Rizk

La réforme des concours, une anticipation ? allons observer certaines classes préparatoires nouvelles.

Il se trouve que dans les faits (de manière dérogatoire en réalité, en fonctionnement interne) le lycée Blanqui pratique depuis belle lurette ce que l'on nous annonce.Il est donc un beau laboratoire d'analyse des problèmes concrets que cette pratique engendre sur le terrain.

Le lycée prépare à l'ENSLSH et offre 5 options en khâgne : Lettres Modernes, Philosophie, Histoire/géographie, Anglais, Histoire des Arts.
La diversification des candidatures à des concours multiples est une réalité puisqu'une très grande proportion de nos élèves se présente, outre à l'ENS, aux IEP (Province et Paris), aux EC, au CELSA, à l'ISIT, à l'Ecole du Louvre et présente des dossiers à des Universités européennes prestigieuses.
Dans une préparation à l'ENSLSH qui ne comporte pas d' option lettres classiques, le latin est obligatoire en HK en tronc commun (4 heures par semaine) et il existe 7 langues proposées, toutes suivies par un très petit nombre d'élèves, souvent en grand débutant et de manière facultative en supplément (et ce, même en khâgne!) anglais, 4h allemand, 2h, italien, 2h espagnol 2h, chinois, 2h russe, 2h arabe,2h. Il existe aussi une option Histoire des Arts, suivie dès l'HK en supplément de tout cela. En revanche, il n'y a pas d'enseignement de grec, mais les deux postes de Lettres (un classique, un moderne) assurent déjà chacun un service très lourd et aucun élève n'a le profil pour justifier cette ouverture - le lycée ayant déjà beaucoup de mal à susciter des vocations de littéraires.

Les difficultés résident dans la ventilation des choix des élèves en khâgne, certaines options étant en permanence au bord de l'asphyxie ( Lettres Modernes et Philosophie pour être précis).
La deuxième difficulté est la menace consécutive portée sur l'existence de certains enseignements. (l'allemand en général et en khâgne les options Lettres et philosophie)
Enfin, il faut déplorer l'ambiguité qui pèse sur la notion de choix ou d'option pour les élèves. Ceux-ci peuvent ainsi considérer leur choix comme des fantaisies et non des spécialisations cohérentes. D'où le risque de dilettantisme au mauvais sens du terme et d'absence de cohérence. Ainsi, certains élèvent optionnaires d'Histoire des Arts se croient autorisés à manquer durablement certains cours de tronc commun, considérant leur option artistique comme auto-suffisante!

Pour conclure, on doit signaler aussi une continuité des choix proposés en CPGE avec les filières du secondaire de l'établissement. Une orientation littéraire classique est encouragée au même titre que les enseignement artistiques ou encore la préparation à Sciences Po. (qui bénéficie d'une convention ZEP fort prisée en Terminale et ne donne pas lieu à des heures spécifiques en HK).

Nous pouvons dire qu'en nos murs, la querelle des Anciens et des Modernes n'a aucun sens. Seule la réussite de nos élèves nous importe.

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